Avant de lire cet article, je tiens à vous faire remarquer que je n'ai pas joué aux deux premiers Fallout. Mon jugement ne se repose donc uniquement en rapport avec Fallout 3.
Même si je n'ai pas totalement terminé Fallout 3, je n'ai pas résisté à l'envie de commencer Fallout New Vegas. D'un côté, vu qu'il ne s'agit pas d'une suite, il n'y a pas de mal à y jouer sans avoir terminé Fallout 3. On a beau dire de vilaines choses à propos de FNV, il n'en reste pas moins un jeu malheureusement "presque" parfait. Oui d'accord, à première vue ça ressemble à Fallout 3 : graphisme inchangé, gameplay similaire, optimisation graphique à désirer, plantages, et bla bla bla.
Ouais, mais non en fait.
Ça, c'est ce que les gens disent lorsqu'ils n'ont lu que la description du jeu ou lorsqu'ils l'ont à peine commencé (dans les deux cas, c'est une insulte). Alors non, ce n'est pas en y jouant deux heures que vous pourrez vous forger un avis sur ce jeu. Pour ma part, j'ai pu donner mon avis seulement après avoir franchi les 30 heures de jeu (en moins de 2 jours), et vous savez quoi ? Je n'ai même pas encore mis les pieds sur New Vegas.
Qu'est-ce qui change de Fallout 3 alors ? Bethesda a certes fait du bon boulot en incorporant la 3D à une saga si reconnu qu'est Fallout, et l'immersion dans cet univers post-apocalyptique est immédiate. Mais il manquait tout de même ce quelque chose qu'on ne saurait trouver pour en faire un jeu excellent. On va dire que le studio a fait une très belle ébauche de ce renouveau de Fallout. Et New Vegas est le "perfectionnement" de Fallout 3, made in Obsidian. La différence majeure entre ces deux opus est la façon dont l'univers est construit. En effet, dans Fallout 3, notre personnage était presque le stéréotype même du "héros". Même si l'on avait un choix d'orientation entre le bon et le mauvais, au final, le dénouement était le même pour tout le monde. Le libre-arbitre n'était pas si libre que ça. Sa vie était déjà toute tracée, donc prévisible : né dans un Abri (enfin, d'après son père), un papa qui aime son enfant mais qui s'échappe de l'Abri afin de continuer son projet héroïque, l'enfant déterminé à trouver son père et à sauver le monde. Voilà en gros l'histoire de Fallout 3, et quoi qu'on fasse, c'était inévitable : on devait toujours prendre parti. Fallout New Vegas est totalement différent dans ce point de vue. Le personnage qu'on incarne n'a pas de passé particulier, c'est juste un petit courrier sans problème apparent qui s'est retrouvé dans une merde pas possible en se prenant deux balles dans la tête alors qu'il n'avait rien demandé. L'avantage est que l'on a donc une liberté totale de l'orientation du personnage : pas de passé, pas d'avenir tracé. Et c'est là qu'on commence à prendre notre pied, que J'AI commencé à prendre mon pied. Contrairement à Fallout 3 où j'étais totalement guidée, j'ai pu faire tout ce que je voulais à ma manière, sans suivre une trame. Certes, on pouvait être un gros connard, mais un connard héroïque. Là, on peut être plus que ça, on peut être un gros connard fouteur de merde qui n'en a rien à péter des événements qui l'entourent : libre-arbitre total. Bon moi j'ai décidé d'être gentille parce que sinon j'avais l'impression de passer à côté de pas mal de choses, mais rien ne m'empêche de recommencer le jeu et d'adopter une autre mentalité, ce qui me permettra de redécouvrir entièrement le jeu. Car le gros point fort de New Vegas, c'est l'impact du jeu en fonction de chaque action que vous avez pu faire. Et ce, que ça soit pendant la quête principale ou une quête annexe. Dans Fallout 3, on avait l'impression que les quêtes annexes étaient toutes indépendantes l'une de l'autre, et sans réel rapport avec la trame principale. Dans New Vegas, c'est totalement différent : si vous avez aidé la RNC, alors vous serez mal vu des camps ennemis de cette faction, même si vous ne les avez jamais rencontrés auparavant. Obsidian a incorporé ce système de réputation très original qui permet de créer des liens solides entre chaque action accomplie, et putain, c'est diablement efficace. Le dénouement de chaque quête a également été amélioré. Désormais, chacune d'elle a une importance cruciale en fonction de la manière dont vous l'avez terminé. Certes, avant, on avait également le choix entre plusieurs fins, mais là, la différence demeure dans le sentiment d'avoir accompli quelque chose et de voir plus tard l'influence que ça aura. L'emplacement de chaque lieu n'est pas une coïncidence, tout a une connexion logique qui force le joueur à avancer progressivement en découvrant les endroits qu'il croisera sur son chemin. Evidemment, un Fallout n'est pas intéressant si l'on ne suit que la quête principale. La force de New Vegas réside dans les nombreuses quêtes annexes qui auront forcément un impact sur la principale.
Maintenant, parlons un peu de notre personnage. Comme je l'ai dit, dans Fallout 3, on était plus ou moins destiné à être un héros et à accomplir de nombreuses choses, de grandes choses. On était fort et grand, et cela se voyait lors de l'interface de création du personnage : on devait choisir nos points forts, et uniquement nos points forts. Même s'il existait des compétences où l'on était moins, cela ne nous empêchait pas de contourner facilement ces faiblesses. Une fois encore, dans Fallout New Vegas, c'est différent. Là, on est obligé d'avoir des faiblesses qui auront un impact inévitable sur notre manière de jouer. Si votre personnage est initialement un intello expert en discours un peu faible physiquement, ne vous attendez pas à utiliser les grosses armes que vous rencontrerez, vous ne pourrez pas les utiliser quel que soit les moyens. L'inverse est également valable. Pendant tout le jeu vous devrez donc faire en sorte de vous débrouiller pour gérer au mieux vos points faibles. Et ne vous étonnez pas si vos ennemis vous exploitent en se focalisant dessus, ils ne sont pas tous cons. Bref, soyez sûr de votre personnage. Si vous aimez faire pan-pan partout, n'attendez pas d'avoir un personnage au Qi extrêmement élevé, il y aura toujours un compromis, vous ne pourrez pas tout avoir. Moi par exemple, j'ai un personnage très intelligent et charismatique, mais c'est une vraie bouse au combat. Par conséquent, je réussis sans difficulté les dialogues et résous facilement les problèmes scientifiques/informatiques, mais il m'arrive très souvent de mourir lors des combats et d'abuser de mes stimpacks.
J'aurai pu continuer longtemps car j'ai encore plein de choses à dire sur ce jeu, et les éloges ne manquent pas. Je dois aussi avouer que même si je n'ai pas encore terminé Fallout 3, après avoir joué plus de 30 heures à New Vegas et avoir tant aimé, j'aurai beaucoup de mal à revenir sur le 3 car j'aurai sans aucun doute un sentiment d'amertume et de déception une fois Fallout 3 lancé.